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Quel est le chemin vers la station du contentement (al-ridha) ? – Imam Al-Hârith Al-Muhâsibî

L’Imam Al-Hârith Al-Muhâsibî dans son livre « La Volonté de Retour à Allah » rapporte un entretien qu’il a eu avec Abû Jaafar Muhammad ibn Mûssa.

J’ai dit : « Quel est le chemin vers la station du contentement (al-ridha) ? »

Il a dit : « La science du cœur indiquant que Allah –qu’Il soit exalté et magnifié- est juste dans Son arrêt et qu’Il est à l’abri de tout reproche de ce qu’Il décrète. »

J’ai dit : «  D’où vient le contentement ? »

Il a dit : » De la bonne opinion au sujet de Allah –qu’Il soit exalté – et de la reconnaissance de Sa justice dans Son commandement. »  

J’ai dit : «  Quand est-ce que le contentement devient aisé pour moi ? »

Il a dit : «  Lorsque tu connais l’issue des choses et que le choix de Allah –qu’Il soit exalté et magnifié- est meilleur que ton propre choix pour toi-même. »

J’ai dit : « Explique-moi tes propos pour saisir ta pensée. »  

Il a dit : « Lorsque les intellects discernent, que les cœurs ont la certitude, alors les âmes savent et les sciences lui témoignent que Allah –qu’Il soit exalté et magnifié- a décrété par Sa volonté ce qu’Il sait être meilleur pour les créatures dans Son choix et Son amour ; et lorsque les cœurs savent que la justice provient de l’Un auquel rien ne ressemble, alors les membres deviennent muets et s’abstiennent de s’opposer à Lui car ils savent qu’Il est juste dans Son arrêt, irréprochable dans ce qu’Il a décrété. Voilà pourquoi le cœur se réjouit de Son décret. »

J’ai dit : « Quelle est la signification du ridha (le contentement). »

Il a dit : « La réjouissance du cœur devant l’amertume du décret. »  

J’ai dit : « Quel est sont contraire ? »

Il a dit : «  Le courroux (al-sakht). »

J’ai dit : «  Quel est la signification du courroux.  

Il a dit : «  L’ennui du cœur, sa colère et son horreur devant l’arrivée du décret divin ainsi que son recours constant à la possession. On a dit à Abû Bakr –que Allah soit satisfait de lui- : « Ne doit-on pas aller chercher le médecin pour te soigner ? Il a répondu : Il m’a déjà vu. On lui a dit : Qu’est-ce qu’Il t’a dit ?Il m’a dit : Je fais ce qui Me plaît. » De même ‘Uthmân ibn ‘Affan –que Allah soit satisfait de lui- a demandé à Abdullah ibn Mas’ûd pendant sa maladie : de quoi te plains-tu ? Il a dit : de mes péchés. On lui a dit : que désires-tu ? Il a répondu : la Miséricorde de mon Seigneur. On lui a dit : ne faut-il pas te chercher le médecin ? Il a dit : c’est le médecin qui m’a rendu malade. »

J’ai dit : « Décris-moi un état qui me donne la force de désirer la recherche du contentement et procure-moi des paroles évidentes que ma compréhension puisse saisir, que mon entendement puisse appréhender, que mes membres puissent utiliser, pour que j’y attache mon âme en gardant l’appréhension constante de manquer cet état. »

 Il a dit : « Pour ce qui est de la parole évidente, Allah –qu’Il soit exalté et magnifié-dit : « Allah est satisfait d’eux, ils sont satisfaits de Lui. » Ainsi, le compliment vient de Allah –qu’Il soit exalté et magnifié- pour ceux qui sont satisfaits. De même, le prophète -que Allah lui accorde la grâce et la paix- a dit : « Celui qui est satisfait, a la satisfaction, et celui qui est courroucé n’a que le courroux. » S’agissant de l’esprit intérieur, cela concerne la science du cœur. Elle montre qu’être satisfait de Allah –qu’Il soit exalté et magnifié- pour ce qu’Il a décrété, relève de ce qui Le satisfait. Comme l’a dit le sage :Je suis satisfait et je me contente, si, en ce qui me courrouce dans l’affaire, Il y a la satisfaction de celui qui en est le maître.

Lorsque tu sais que Allah –qu’Il soit exalté et magnifié- te voit pendant que tu supportes le poids de ce qu’Il a décrété pour toi, tu l’assumes aisément parce que tu sais que Allah te voit pendant l’épreuve. Il voit, en toi, ton courage, ta façon de prêter le flanc, ton extrême indigence, ta bonne imploration, la rapidité dans ton acquiescement et dans l’accueil de l’épreuve, en te satisfaisant de son arrivée  à l’improviste. C’est que Allah –qu’Il soit exalté et magnifié – aime cela chez Ses serviteurs. En effet, Allah –qu’Il soit exalté et magnifié –  a dit à Son prophète -que Allah lui accorde la grâce et la paix- : « Supporte le jugement de ton Seigneur car tu es sous nos yeux » 

Ibn Aoun rapporte ceci : « Lorsque le gouverneur al Hajjâj a envoyé ses agents à la recherche de Sa’îd ibn Jubayr, il a pris sur eux l’engagement solennel de ne pas le relâcher s’ils le trouvent. Comme ces agents restèrent stupéfaits et effrayés devant l’aura dont Allah –qu’Il soit exalté – a revêtu cet illustre savant ! Ils se mirent à pleurer devant lui et à se dérober en lui disant : invoque pour nous une excuse auprès de ton Seigneur ! Il leur dit : Si vous saviez combien je vous excuse et combien je suis satisfait de ce qui est décrété d’avance à mon sujet dans la science de mon Seigneur !»

J’ai dit : « Que Allah te prenne en miséricorde ! Qu’est-ce qui fait exister le contentement dans le cœur ? »

Il a dit :« C’est le fait de savoir, en son cœur, que toute réussite est accordée par Allah –qu’Il soit exalté– et que c’est un bienfait de Sa part. C’est Lui qui a assisté Ses amis, les a guidés par le discernement et leur a accordé le contentement. Alors l’action de grâce s’intensifie dans le cœur et leur donne la force d’être constamment satisfaits de Allah –qu’Il soit exalté et magnifié. »

J’ai dit : « l’homme satisfait et content a-t-il besoin d’un motif qui le raffermisse et accroisse l’intensité de son contentement ? »

Il a dit : « Oui. La crainte d’en être privé fait pérenniser les états d’affirmation du contentement, ainsi que la connaissance du manquement au sujet du remerciement de Allah –qu’Il soit exalté et magnifié – pour Ses bienfaits. Ces deux états font augmenter la valeur du contentement chez tous aspirants. »

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