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Est-ce que le juriste malékite, Ibn Abi Zayd croyait qu’Allah est littéralement au-dessus de Son Trône ? (Shaykh Rami Nsour et Shaykh Ahmad Zarrouq)

Dans l’article “Did the Maliki Jurist Ibn Abi Zayd Believe Allah is Literally Above the Throne? publié sur le site anglophone Seekers Guidance,  Shaykh Rami Nsour nous explique le fameux passage,”Allah est au-dessus de Son trône exalté en personne (bi dhatihi), et Il est partout avec Sa science” présent dans l’ouvrage “Rissala” du célèbre savant malékite, imam Ibn Abi Zayd al-Qayrawani .Pour cela, Shaykh Rami utilise l’explication de Shaykh Ahmad Zarrouq. Voici quelques passage traduits de l’article en question :

Allah n’est pas contenue par une direction :

Le principal problème dans ce passage (Allah est au-dessus de Son trône exalté en personne (bi dhatihi), et Il est partout avec Sa science), c’est qu’il pourrait amener quelqu’un à croire qu’Allah est dans une direction, ce qui va à l’encontre de la croyance de Ahl Sunna wal Jama’a. Imam Al Tahawiyy  dit dans son livre sur les croyances de l’islam, accepté par la majorité (des savants), «Il [Allah] n’est pas contenue par les six directions” [Al-Tahawiyy, Aqidatul Tahawiyya]. Certains savants Malékites, tels que Sidi Ahmad Zarrouq, ont dit que la phrase dans la Rissala indiquant qu’Allah est dans une direction (au-dessus du Trône) a été rajoutée par des personnes déviantes car ce passage ne faisait pas partie du manuscrit original [Zarrouq, Sharh al Rissala]. C’est une des explications données par les commentateurs de la Rissala.

Le sens métaphorique du terme « au-dessus » :

Si nous supposons qu’Ibn Abi Zayd a effectivement écrit la ligne, alors l’explication donnée par les savants Malékites (1) est qu’il a voulu dire “au-dessus” selon un sens métaphorique et non pas selon le sens littéral. En d’autres termes, qu’Allah soit au-dessus des besoins du trône ou qu’Il soit au-dessus de sa grandeur. Ils disent qu’Ibn Abi Zayd n’a pas voulu dire cela dans un sens littéral, car ce serait le mettre au même rang que les gens qui croient qu’Allah est dans une direction particulière, ce qui est une croyance déviante. Nous savons qu’Allah ne ressemble pas à la création et que les directions font partie de la création. L’un des principes les plus élémentaires de la croyance est que «Tout ce que vous pouvez imaginer, Allah est différent de cela.”

Pourquoi Ibn Abi Zayd a utilisé le terme «en haut» ?

Sidi Ahmad Zarrouq, qu’Allah soit satisfait de lui, déclara que l’une des explications de l’utilisation du  terme «en haut» par Ibn Abi Zayd est qu’il y avait des gens à son époque qui croyaient qu’Allah était sur ​terre. Ces gens étaient les Abidiyoon, également connu sous le nom Isma’ilis, et étaient déviants sur de nombreux aspects de leur croyance et de leur pratique, comme croire que l’un de leurs dirigeants était Dieu. Par conséquent, Ibn Abi Zayd a utilisé cette ligne pour enseigner aux gens qu’Allah n’est pas sur la terre mais « au-dessus », d’une manière semblable à la femme esclave à qui on a demandait où était Allah [Zarrouq, Sharh al Rissala]. (2)

Notes :

(1) : Par exemple, le célèbre commentaire de l’imam al-‘Adawi, “Hashiya” (1:69-70). Voir aussi, le commentaire en bas de page 123 de l’ouvrage  “Tabyīn Kadhib al-Muftarī” de l’imam  al-Kawtharī al-Hanafi,

(2)  : L’imam an-Nawawi a dit, dans le volume 5, pages 26-27 de son explication de Sahih Mouslim, au sujet du hadith de la femme esclave :

“Au sujet de sa parole, sallaLLAAHOU alayhi wa sallam “aynaLLAH?” Elle répondit “fis-samaa’“[les expressions ne sont pas traduites car an-Nawawi va expliquer leur sens plus bas] Il lui demanda : “Qui suis-je?” Elle répondit “Tu es le Messager de Dieu”. Il dit [alors]: Libère-là car elle est certes croyante”.

Ce hadith fait partie des hadith qui traitent des attributs de Dieu. Il y a, au sujet de ces hadith, deux voies principales (madhhab) au sujet de la croyance, que nous avons déjà clarifiées de nombreuses fois dans le livre au sujet de la Foi [cad la chapitre de la Foi dans le recueil de hadith de Mouslim], et l’une de ces voies est : y croire sans plonger dans [le détail] du sens avec la croyance que rien n’est tel que Dieu, et [la croyance qu]‘Il est exempt de ce qui advient aux créatures. La deuxième voie, c’est l’interpréter selon ce qui est digne de Lui. Ceux qui ont choisi cette position ont dit : ici le sens était de la tester, afin de voir: est-ce qu’elle était une monothéiste, qui croit effectivement que le Seigneur, Celui qui gère toute chose, Celui qui fait ce qu’Il veut, c’est ALLAH Lui seul, et qu’Il est Celui pour lequel ceux qui font des invocations se dirigent vers le ciel, de la même façon que celui qui prie se dirige vers la Ka’bah; et ce n’est pas parce qu’Il serait circonscrit dans le ciel, de même qu’Il n’est pas circonscrit dans la direction de la Ka’bah, mais il en est ainsi parce que le ciel est la Qiblah de ceux qui font des invocations, et la Ka’bah est la direction de ceux qui prient? Ou bien faisait-elle partie des adorateurs d’idoles, qui adorent les statues qui se trouvent tout autour d’eux? Et lorsqu’elle a dit “fis-samaa“, il a été su qu’elle était une monothéiste, et qu’elle ne faisait pas partie des adorateurs d’idoles.

 Source

 À voir aussi :

 L’école asharite, l’imam Ibn Abu Zayd Al Qayrawani et les savants des 4 écoles

 Parole attribuée a L’imam Ibn Abd Al-Barr d’Andalousie par les wahabites

 Par son essence sur le trône ?

VOICI QUELQUES LIVRES EN RAPPORT AVEC LE SUJET:

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